mercredi 1 août 2007

A la recherche de Ferdinand Noblet

Château à la Motte-Servolex (Savoie), ayant appartenu à un certain Ferdinand Noblet (ou de Noblet, là est le problème), agronome de la fin du XIXeme siècle. Est-ce le même Ferdinand Noblet que celui que nous recherchons ? Ce château est ensuite passé aux mains de Théodore Reinach (oui, l'homme de la Villa Kérylos à Beaulieu) qui voulut lui donner une mission éducative. C'est actuellement un lycée agricole.

Ferdinand Noblet : tel est le nom du propriétaire des terres du sommet de la colline de la Lanterne avant 1919. Il y a détenu 4 parcelles principales : deux de cultures florales, une d'oliviers et une de sol (ne me demandez pas pourquoi mais ce terme de sol signifie construction, maison). C'est du cadastre (Archives Départmentales) que viennent ces informations. Depuis quand Ferdinand Noblet était-il là ? Là mes compétendes cadastrales rencontrent leurs limites. En effet j'ai trouvé la technique de recherche ardue, compliquée, et la qualité de ma prise de notes s'en ressent.

A l'éagrd d'un lecteur qui ne se serait jamais confronté à l'exercice de recherche cadastrale, il faut préciser que le découpage des terres vers 1900 n'avait pas grand chose à voir avec l'actuel, et que la moindre propriété est divisée en plusieurs lots. Quand un tracé des rues plus ou moins différent s'en mêle, ça vous donne une idée de la difficulté de base. A cela ajoutez des destins différents pour les différentes parcelles, ce qui signifie des renvois différemment numérotés dans des registres de folios séparés, qu'il faut quelquefois attendre 30 minutes pour avoir simplement un autre numéro. Il y a de quoi s'emmêler les pinceaux. Je raconte ça pour donner une idée des joies de la recherche cadastrale...

Pour la Lanterne, voilà ce qui est sûr et certain :

Un certain Hippolythe-Charlemagne Caillieux-Gauthier a été propriétaire des 4 parcelles principales qui nous intéressent (sommet de la Lanterne, entre le cal de Spagnol au nord-ouest et le chemin de la Lanterne au sud-est ) de 1872 à 1896.

C'est l'année exacte à laquelle Caillieux-Gauthier revend à Ferdinand Noblet que mes notes, maladroites, ne me permettent pas de déterminer. Parce qu'apparemment les différentes parcelles sont vendues à des dates différentes, qui s'échelonnent entre 1896 et 1911.

Donc Ferdinand Noblet a été propriétaire de "la Lanterne" à partir d'une date située en 1896 et 1911 (je sais c'est vague !) et a cessé de l'être en 1919, lorsqu'il a vendu le domaine à Frank Maclaughlin.

Comme je le dis dans un billet de juin (voir sur ce blog), mes appels aux trois Noblet actuellement inscrits dans l'annuaire de Nice n'ont rien donné.

Seul internet (autant dire Google) propose une piste, intéressante mais hélas relativement douteuse, en citant ce nom comme celui du propriétaire momentané, fin XIXe siècle, d'un domaine en Savoie :

http://209.85.135.104/search?q=cache:_D11Za9EKQsJ:www.france-savoie.com/index.php%3Fid%3D1794+%22ferdinand+noblet%22&hl=fr&ct=clnk&cd=2&gl=fr

Le Domaine Reinach, à LA MOTTE SERVOLEX (Savoie)
Renseignements :Lycée agricole de Savoie -
téléphone : 04 79 25 41 80
L’ancienne propriété de Curtille (XIVe siècle) puis de Morand de Montfort (XVIIIe siècle) est vendue en 1809 au marquis de Quinson dont l’héritière épouse Victor Costa de Beauregard, issu d’une famille génoise installée à la Motte en 1637. Cet officier de la Maison de Savoie agrandit le domaine, achève la construction du château de Morand et fait aménager le parc par Lalos en 1813. En 1836, Pantaléon Costa de Beauregard, premier président du Conseil général, dote la demeure familiale d’une galerie pour abriter ses nombreuses collections. Son descendant, Charles-Albert, échange avec Ferdinand Noblet la propriété de La Motte contre l’île de Port-Cros, à la fin du XIXe siècle. En 1898 le domaine est acquis par Théodore Reinach, docteur en droit, historien, professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et député de la Savoie de 1906 à 1914. Il fait remodeler le château par l’architecte Legrand dans le style néo-Louis XIII. A sa mort en 1928, ses héritiers vendent le domaine au Conseil général de la Savoie sous deux conditions : conserver le nom de Reinach et servir aux enfants en difficulté. En 1965, une école d’agriculture et d’horticulture est installée ; c’est aujourd’hui le Lycée agricole de Savoie. L’ensemble est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

On est certes loin de Nice, mais, d'un point de vue culturel, pas tant que cela... Et puis ce Ferdinand Noblet évoqué en Savoie avait des attaches méditerranéennes : il avait auparavant détenu un certain temps toute l'île de Port-Cros ! Par ailleurs il est tout à fait intéressant de noter que ce domaine savoyard situé à la Motte-Servolex est passé peu de temps après (1898) à... Théodore Reinach, qui a laissé son nom également dans la région niçoise puisqu'en plus d'avoir été député de la Savoie (de 1906 à 1914), il demeure avant tout le célèbre hélléniste initiateur de la villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer.

C'est un échange que ce Ferdinand Noblet (qui n'est pas forcément le nôtre) a effectué avec Charles-Albert Costa de Beauregard "à la fin du XIXe" (le chateau de la Motte-Servolex contre l'île de Port-Cros). C'est en 1898 que le château savoyard est acquis par Théodore Reinach. Ferdinand Noblet avait voulu installer des fermes à Port-Cros. Théodore Reinach a voulu donner une vocation sociale au château savoyard, les démarches paraissent voisines dans l'esprit. Peut-on imaginer que ces individus se connaissaient, entretenaient des liens d'amitié ?

Et plus simplement : ce Ferdinand Noblet-là est-il le nôtre, celui de la Lanterne à Nice ?

L'idée est tentante. Oui, mais... selon les sources, ce Ferdinand Noblet de Port-Cros et de Savoie était en réalité un comte qui se serait appelé plus justement Ferdinand de Noblet, comme en témoigne le lien suivant :

http://209.85.135.104/search?q=cache:WkcDXlftIs8J:www.patrimoine-de-france.org/oeuvres/richesses-90-25847-172580.html+noblet+%22port-cros%22&hl=fr&ct=clnk&cd=1&gl=fr

Vers 1870, le comte de Noblet, propriétaire de l' île et agronome, décide la création de fermes.

Or le cadastre des Alpes-Maritimes est formel : c'est un Ferdinand Noblet tout simple qui acquiert des parcelles en haut de la Lanterne au tournant XIXe-XXe siècle.

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