samedi 30 juin 2007

Un maraîcher de la plaine du Var


Dimanche dernier, alors que je remontais l'avenue Sainte-Marguerite dans sa partie encore presque rurale, mon attention a été frappée par l'importance de certaines cultures. J'ai quitté la route pour m'en approcher.



Un hangar est ouvert à côté, un homme empile des cageots. Il m'explique que toutes ces cultures, ce sont des espèces différentes de salade, il loue les terrains et les travaille à lui tout seul, juste un peu aidé par ses parents. Ce matin il s'est levé très très tôt pour aller vendre au MIN. Ses clients sont des restaurateurs niçois. Comme chaque matin, après la vente au MIN, il revient à ses salades pour couper, ramasser, mettre en cageots et charger celles qu'il vendra le lendemain. Il a aussi de nouveaux plants à repiquer dans les zones qui ne sont pas vertes sur les photos.


Les palmiers à l'arrière-plan, ce sont ceux des pépéinières Prospéri.


Le canal d'arrosage

dimanche 24 juin 2007

Carras, Caucade, Sainte-Marguerite et le cal de Spagnol

La Lanterne au sens large c'est le premier relief à l'est du Var. Le quartier de Carras en est la naissance sur le bord de mer, la très longue avenue Sainte-Marguerite le délimite à l'ouest, Caucade en est le contrefort, et le cal de Spagnol l'escalade en lacets au nord-ouest.


Caché juste derrière la voie rapide, le début du vallon de Gattamua (celui-là même qui sépare colline de la Lanterne et colline de Fabron) : Un quartier plutôt pavillonnaire bâti entre les années 40 et 70, secret ou assoupi selon notre vision, en tout cas des morcellements fonciers y attendent un nouvel avenir immobilier. Ici le croisement entre l'avenue de Gattamua et l'avenue Raymond Ferraud.


De l'autre côté de la voie rapide, au sud cette fois, l'avenue Saint-Augustin voit s'ouvrir le chemin du Lamparo, véritable hameau dans Carras, riche en rabicoins, ateliers et plantes grimpantes. Lamparo, Lanterne. Même si le mot lamparo rappelle la vocation du quartier de Carras, la pêche, difficile de ne pas être fappé par la parenté entre les deux mots.


Croisement de l'avenue Saint-Augustin et de l'avenue Sainte-Marguerite. Sur le cadastre de 1812, les deux voies s'appellent respectivement Ancien chemin du Var et Chemin de Sainte-Marguerite. A leur croisement s'élevait la chapelle Saint-Jean-de-Jérusalem, exactement à l'emplacement du grand panneau publicitaire de cette photographie.

Sources : cadastre de 1812, et Nice, promenade des Romains de Jacques Dalmasso, éditions Serre, 2003.






Juste après le pont de la voie rapide (hé oui, là je m'attaque à l'ascension de la colline de Caucade, via ce qui subsiste de l'ancien chemin de Sainte-Marguerite), l'avenue Sainte-Marguerite accuse un très grand virage à l'est puis une épingle à cheveux vers l'ouest. Je découvre ce raccourci piéton, survivance de l'ancien chemin.


Plus au nord-ouest, au-delà du grand carrefour Sainte-Marguerite / Napoléon III, je découvre le cimetière anglais, dans une impasse face au grand cimetière de Caucade.


Plus loin dans la même impasse, l'entrée du cimetière russe. Juste derrière celui-ci, la batterie dite du cimetière russe. Le cimetière russe a été créé dès 1867, la batterie construite seulement en 1889-91, elle appartient au système national de fortifications Sere de Rivieres.


Toujours plus haut sur l'avenue Sainte-Marguerite, l'allée de la Tour des Gardes, qui nous rappelle la vocation anciennement défensive du quartier : la tour disparue qui s'élevait au bout de cette allée servait à surveiller le gué de Saint-Laurent-du-Var.


Trosième souvenir militaire du quartier, mais plus récent : la caserne Ausseur.


Depuis l'escalier qui constitue la troisième section du vieux chemin de Sainte-Marguerite, première échappée sur la plaine du Var.


L'intérieur de la chapelle Sainte-Marguerite, pas très acienne mais rebâtie sur l'emplacement d'une chapelle déjà mentionnée sur des actes de 1695.


Une maison dans la plaine du Var.








Nous voilà remontant le cal de Spagnol.


Nouveau regard sur la plaine du Var
















jeudi 21 juin 2007

Villa Bicarella




J’ai franchi les portes de la villa Bicarella ! Bientôt dix ans que j’habite ancien chemin de la Lanterne. J’ai eu à le remonter à pied bien des fois, pas une seule fois n’a été une corvée. Chacune de ses maisons paraît trop charmante : j’adore ses haies, ses murets, ses fleurs qui débordent, les toits qu’on aperçoit au-dessus, un chat qui s’échappe, et puis toutes ces annonces poétiques au portail… Villa Bicarella : une des plus mystérieuses ! Dédiée à une ensorcelante divinité ? Ou peut-être vivait ici un croisement entre Barbarella et la maman des sept biquets ? La maison est très jolie et soignée, arrondissant sa haie dans le virage. Pas ancienne, pas très haute, mais déployant plusieurs corps, sans doute des agrandissements successifs, parfaitement unifiés par la teinte d’ensemble.

Et cet après-midi j’y suis entrée. Madame Boespflug, désignée par Monsieur Paturel comme grande chroniqueuse orale sur le quartier, était retenue par une visite à une amie souffrante. Son époux, qui se disait lui-même au téléphone moins disert sur le sujet, s’est tout de même, tout à fait spontanément, employé à me renseigner. A l’aide de sa mémoire et du net, depuis son bureau d’ancien de Centrale décoré de photos de famille et d’enfants, de paysages et de souvenirs sportifs, il est parvenu à me donner foule de renseignements, me dresser un tableau du quartier dans les années 60-70 et à me fournir les coordonnées de trois nouvelles personnes qui peuvent me donner à leur tour des renseignements.

Il est arrivé dans le quartier en 1958. Sa maison existait déjà mais beaucoup moins grande. Ils en ont plus que doublé la superficie, et en y entrant j’ai d’ailleurs été frappée de la trouver si grande par rapport à ce que j’imaginais de la rue. Le terrain correspondait à une parcelle (ou bien plusieurs) détachée(s) de la propriété voisine, la villa Les Bruyères : il s’agissait, m’a dit Monsieur Boespflug, d’une grande maison blanche, couronnée de créneaux et dotée d’une grotte. C’est là que les grands-parents de Mme Mac Laughlin ont vécu pendant les travaux d’agrandissement de la villa La Lanterne vers les années 1919-1920. A la fin des années 50, lorsque Monsieur Boespflug est arrivé, elle appartenait alors à un pelissier juif. Lorsque ce dernier a vendu, la villa a cédé la place à la résidence Azurbay.

Deux mots sur la villa les Grillons, en face : les habitants actuels ne sont pas des anciens, ils ont fêté tout récemment leurs dix ans d’installation. Ils ont, 14 rue Saint François de Paule la boutique Aliziari, ainsi qu’un authentique moulin à huile en activité au bout du vallon de Magnan. Envie d'aller y faire un tour...

Monsieur Boespflug m’a parlé également de la maison Belle Epoque qui subsiste coincée entre les Belles Terres et les nouvelles résidences derrière. Il avait été question qu’elle soit affectée à une association pour jeunes en difficulté, mais serait finalement réaménagée en appartements.

Petite avenue Savona, vit aux Cerisiers un monsieur Philippe Contesso, un Niçois qui sait beaucoup de choses.

J’ai demandé à Monsieur Boespflug s’il se souvient du terrain des Pierres Blanches, avant que ma résidence fût construite. J’ai ainsi appris que c’était des œillets jusqu’à l’arrivée des entrepreneurs (fin années 70) , que les collines en était émaillées, que ce n’était pas aussi idyllique qu je l’imagine à cause du nuage généré par tous les pesticides employés. Il s’agissait de petites exploitations familiales, avec des petites parcelles. Les enfants de Monsieur Boespflug allaient en classe avec ceux de ces horticulteurs, l’école était dans l’actuel centre culturel, et Monsieur Boespflug répétait à ses enfants que eux devaient travailler pour assurer leur avenir, contrairement à leurs petits camarades étaient « assis sur un tas d’or ».

La famille qui a vendu ses terres pour la construction des Pierres Blanches ce sont les Fuscielli. Voilà des personnes qui vont bientôt entendre parler de moi !


J’allais prendre congé et libérer ce bon Monsieur Boespflug, lorsque Madame est arrivée. J’ai ainsi eu le plaisir de faire sa connaissance également. Aussi vivante et chaleureuse que Monsieur Paturel me l’avait décrite. Avant que je parte les deux époux m’ont engagée à contacter les Isnard, auteurs du livre « Per Carriera ».

Rencontre aussi agréable que fructueuse, et beaucoup de pain sur la planche !

vendredi 15 juin 2007

La villa La Lanterne renaît sous mes yeux





Au Rouret, je suis très gentiment accueillie chez une dame toute jeune d'allure dans son chemisier au semis printanier et son pantalon bleu ciel assorti à ses yeux clairs : Anne-Cécile Mac Laughlin, petite-fille du propriétaire du domaine du sommet de la colline de la Lanterne de 1919 à 1954.

Son souci de discrétion fait qu'elle n'a voulu ni que je l'enregistre (j'ai ainsi certainement perdu des détails intéressants de ses récits) ni que je photographie ses photos.

Description des photos qui m'ont frappée :
  • Tout d'abord, la maison en l'état où son grand-père l'a achetée. Toute blanche et surmontée d'un belvédère, lui même coiffé d'une lanterne. Façade principale vers la mer. Le tout entouré d'oliviers.

  • Les oliviers à l'abandon depuis nombre d'années, au milieu de broussailles.


  • La maison après que son grand-père l'avait agrandie.


  • Une grande vue aérienne, la maison blanche et toute petite au milieu du grand domaine tout sombre. On voit très bien le chemin de la Lanterne (future avenue) à gauche, ce qui va devenir l'ancien chemin de la Lanterne au premier plan, coupé par la silhouette de la villa Panorama qui elle sort du champ. On repère le mur d'enceinte de la propriété, l'entrée principale (à peu près en face de l'agence immobilière actuelle, peut-être un peu plus au sud encore), un portail secondaire plus petit à peu près là où en existe encore un pour les Belles Terres : ancien chemin de la Lanterne actuel). On voit bien les allées dans la propriété menant de tous côtés à la maison principale. Au sud, quelques planches avec des serres, sinon ailleurs essentiellement des oliviers. Au nord, la toiture d'une petite maison, un pavillon. Tout près, encore au-dessus, de l'autre côté de l'enceinte, une maison Belle Epoque, de taille moyenne, qui existe encore. Au tout premier-plan à gauche de la photo, de l'autre côté de la rue : la maison du jardinier, qui faisait elle aussi partie des possessions des Mac Laughlin. C'est actuellement la maison des Amandorlo.
  • Le côté ouest de la maison, avec deux espèces de voûtes, une fenêtre de mi-étage avec un grillage en losanges.

  • Quelques plans rapprochés de la façade principale : rez-de-chaussée et premier étage sans aucun faste, à peine une ou deux petites portes-fenêtres, sans ordonnancement particulier : fonctions quelconques et chambres. L'étage de "réception" était le troisième niveau, en encorbellement par rapport aux deux premiers, soutenu par les voûtes évoquées plus haut et par des tirants de métal régulièrement répartis sur toute la largeur de la façade : bureau du grand-père à l'est, salon au milieu au sud, salle à manger à l'ouest. Au quatrième et dernier niveau : d'autres chambres. Encore au-dessus : le belvédère, et au zénith la lanterne. Aucune espèce de décor nulle part, façade pas du tout Côte d'Azur : aucun stuc, aucun fronton, aucun bas-relief. Chassis de moustiquaires sur toutes les fenêtres, pas la mindre trace d'ostentation. Si ce n'était la blancheur éclatante, on pourrait même parler de sévérité. Les terrasses, le belvédère et la lanterne constituent les seules diversions. Beaucoup d'allure quand même : tous ces étages, tous ces décrochements, toutes ces fenêtres partout.

  • Le portail : sur chaque piedroit, une plaque gravée "Villa" d'un côté, "La Lanterne" de l'autre, les ferronneries de simples barreaux verticaux, coupés par une vaste figure dessinant un coeur avec les courbes en bas la pointe en haut.
  • Seule vue de l'intérieur : une monumentale et spectaculaire cheminée. Sur le manteau une dédicace "au roy" accompagnée de la date de 1517, entre une représentation du chevalier Bayard et un large bas-relief que je n'ai pas identifié. Chacun des piedroits représente un chevalier en armure et bouclier. Deux petites photos en représentent le détail : les deux chevaliers sont nettement différenciés. Cheminée de fantaisie ? Cheminée ancienne achetée ailleurs ?
  • Une petite carte imprimée, avec une image de la villa en haut, un poème en anglais et en vers dessous, rédigé sans doute par un ami de la famille me dit Madame Mac Laughlin. Un poème qui évoque la villa au sommet de la colline, avec sa lumière qui balaie le rivage, pour prémunir les populations contre les pirates et leurs razzias.
  • Enfin, et ce n'est pas une photo, mais un dessin à la plume, montrant la maison exactement sous le même angle que sur la photographie que je reproduis dans cette page.

Au vu de toutes ces images, rien dans l'extérieur de la maison ne m'a paru antérieur au XIXeme siècle. Une grande bâtisse symétrique avec des élements métalliques dans la structure. Si elle a caché des éléments plus anciens, quels indices peut-on en avoir ? De la lanterne à fonction de signal, le souterrain, la prison, le monastère, quelle est la part de légende ?


Après un charmant goûter, finalement Madame Mac Laughlin a bien voulu que je fasse une prise de vue, une seule !






Rentrée à Nice j'ai tout de suite eu un appel de sa part : j'avais oublié l'étui de mon appareil photo. Cela me donnera une occasion de retourner la voir. Je vais attendre d'avoir glané quelques informations supplémentaires afin d'avoir des éléments nouveaux à lui apporter.



Pour avoir une chance de faire repartir mon enquête, il faudrait que je remonte à avant les Mac Laughlin, que je retrouve les descendants des propriétaires précédents. Les noms dont je dispose entre 1872 et 1919 sont :



Ferdinand Noblet



Hippolythe Caillieux-Gauthier



Je ne trouve qu'un seule Caillieux dans l'annuaire à Nice. Je viens de l'appeler. Il s'agit de personnes venues de Dunkerque il n'y a que deux ans et qui n'ont pas d'attache même ancienne avec la région.

Pour les Noblet, il y en a trois dans l'annuaire, et la seule qui répond est une jeune femme originaire de Bresse bourguignonne. Elle a pris mes coordonnées parce qu'elle souhaite interroger son père sur leurs ancêtres, donc "au cas où", mais ça ne me semble pas très favrorable comme piste...



Je me suis aussi enfin décidée à appeler les Boesfplug, démarche chaudement recommandée par Monsieur Paturel. Accueil téléphonique très sympathique, ils m'attendent mercredi prochain à 17H30. Comme m'a dit Madame Boesfplug : c'est plus facile de parler de visu qu'au téléphone !



samedi 9 juin 2007

Message pour les habitants de la villa Panorama




Rédigé petit bilan provisoire de mes recherches que je suis montée glisser dans la boîte aux lettres des Paturel, dont j'ai fait connaissance en sonnant carrément à la grille de leur villa, le jour où j'étais allée photographier l'envers du grand portail du fond aux Belles Terres. Monsieur Paturel, que je tirais de sa sieste, s'était joyeusement montré réceptif à ma petite enquête. Ayant acheté sa villa (villa Panorama) en 1958, il a vu bien des changements et a connu nombre d'habitants du quartier. Il m'avait donné aussi quelques pistes : aller voir les Amandorlo et les Boesflug, chose que je n'ai pas encore faite. Il était temps quand même que je le remercie de ses indications.
Coucou, j’espère que vous allez bien ! Quelques nouvelles de mes recherches :

- Pu joindre M. Révélat fils, qui me montrera des photos de la maison et des serres de son père lorsqu’on pourra se rencontrer (il est très occupé en ce moment et fête ses 40 ans de mariage, mariage qui avait eu lieu justement au restaurant de la place de la Lanterne). Il m’a donné le nom du précédent propriétaire, soi-disant écossais : Mac Laughlin.
- Vérifié ça au cadastre : effectivement un Franck Mac Laughlin a possédé les parcelles en question de 1919 à 1954.
- Eu du mal à retrouver la piste de cette famille Mac Laughlin
- Y suis finalement parvenue, merci l’annuaire et le téléphone. Vendredi prochain je vais au Rouret rencontrer la petite-fille (72 ans) de Frank. Elle a de « très nombreuses photos et même un tableau » représentant la maison de son grand-père. Apparemment elle vénère ces souvenirs et à la fois je lui brise le cœur et lui fais plaisir en les réveillant. Son grand-père était irlandais et non écossais, milliardaire (dixit sa petite-fille) et a vendu en 1954 parce qu’il était ruiné. La maison et le parc étaient splendides. Elle hait les Révélat pour avoir tout détruit et arraché les palmiers. Elle n’est jamais revenue depuis, n’a jamais vu la résidence des Belles Terres, ne veut rien en savoir. Même si la petite-fille dit que la maison de son grand-père était « magnifique » ce ne devait pas être une villa Belle-Epoque « classique » : prison, souterrain (jusqu’à la mer mais bouché par le grand-père) et la fameuse lanterne. Restes de bâtiments monastiques et/ou fortifiés ? On dit dans la famille Mac Laughlin que ces fondations auraient été les vestiges de possessions des moines de Lérins. Bref des détails qui vont dans le sens de ce que vous m’aviez dit. Quelqu’un d’autre m’a parlé de « Templiers » ! Donc s’il y a eu moines, l’ordre reste matière à débat !
- Trouvé mention d’un numéro 4 du bulletin de la paroisse Sainte-Hélène, novembre 1958, où il y aurait un article sur les origines de l’appellation Lanterne. J’essaie de mettre la main dessus.
- Pas encore eu le temps d’appeler les Boesflug

Si cette légende de vestiges très très anciens ayant pré-existé à la villa était bien réalité, je doute arriver à prouver grand-chose : d’autres avant moi ont dû épluché les archives (Lérins, épiscopat…) et s’il y avait quelque part la moindre mention de quelque chose de religieux ou défensif sur la Lanterne, je crois que nous le saurions. Quant aux traces matérielles, les pelleteuses qui ont creusé pour bâtir les sous-sols des Belles Terres n’ont pas dû s’embarrasser beaucoup avec l’archéologie… Et le promoteur non plus !

Pourtant toute cette histoire me plaît bien : la résidence, et avant les serres, et avant une belle maison, et encore avant un bâti bien plus historique…

Je vous tiendrai au courant, j’espère pouvoir faire des photos des photos chez la petite-fille de F. Mac Laughlin, à bientôt…

vendredi 8 juin 2007

La Lanterne, possession de Lérins ?

Je viens de rappeler la petite-fille de Frank Mac Laughlin : rendez-vous est pris pour vendredi prochain, chez elle au Rouret. J'ai hâte de voir toutes ses photos, et le tableau représentant la fameuse villa disparue.

Ce soir elle m'a précisé qu'il y avait une prison : sous l'escalier, une pièce sans fenêtre, fermée par une énorme grille. L'entrée du souterrain (bouchée par son grand-père) était à côté.

Depis mon premier appel, elle a aussi parlé avec ses soeurs, qui lui ont rappelé qu'il était question de liens entre l'édifice religieux (monastère ou autre) ayant pré-existé à la villa et les moines de Lérins. Aussi elle m'a engagée à essayer de consulter les archives de l'abbaye, ou celles de l'évêché.

mercredi 6 juin 2007

Au bord de la crise de nerfs aux Archives Départementales et appel à la descendante d'un milliardaire irlandais

Lundi matin, je suis retournée aux Archives Municipales. Un responsable à qui je ne demandais pourtant rien a décidé de me prendre en main, et tel le moniteur de Michel Blanc avec son planté de bâton, s'est escrimé à m'assener que tout était question de méthodologie et à me faire cracher la mienne, "à moins que vous ne fassiez du tourisme intellectuel ?" a-til fini par ironiser. J'ai saisi l'expression au bond : "oui, voilà c'est exactement ça que je fais : du tourisme intellectuel !" Il m'a laissée tomber avec mépris. A part ça rien glané de signifiant dans les huit documents auxquels j'avais droit. Peut-être avait-il raison...

Lundi après-midi, séance de recherche sur microfilms aux Archives Départementales cette fois : qui ont été les propriétaires successifs des parcelles qui deviendront les Belles Terres et les Pierres Blanches à partir du cadastre de 1872 ? Epreuve pour mes nerfs que de m'y retrouver dans les différentes étapes de la recherche, le déchiffrement des doucuments, la compréhension des mentions particuluières, le système de renvoi des folios. Devant la quinzaine de parcelles aux destins différents, je mets les Pierres Blanches sur une voie garage pour me consacrer aux Belles Terres. Malgré cette allègement de ma tâche, à plusieurs reprises je suis au bord des larmes à l'idée d'en être à ma troisième heure de recherche et de ramer en progressant à peinesans rien trouver d'intéressant. Quand j'en arrive aux années 1910, on range enfin les microfilms pour passer aux registres papier. J'en suis à un certain Ferdinand Noblet qui revend lesettautre registre. Mais il est près de 17 heures et les magasiniers n'iront pas le chercher ce soir-là.

Mardi, tôt dans l'après-midi, me revoilà aux Archives Départementales. L'attente est très longue pour accéder au registre demandé. Il est tellement grand et lourd qu'on me l'amène dans un chariot. Les sangles sont difficiles à désserrer. Je tourne les pages et pousse un cri de joie. Sur le folio 3084, figure le nom exotique que je guettai : Mac Maughlin !

Je ne trouverai rien d'autre que le prénom (Frank) et le nom de celui qui rachète en 1954 : Révélat, ce qui continue de confirmer ce que je savais déjà. Et la revente ne peut figurer que dans des registres qui eux doivent être au service d'urbanisme de la mairie. A ma sortie des archives, je découvre un PV sur mon pare-brise.

Un peu plus tard grâce à l'annuaire je découvre trois Mac Laughlin dans les Alpes-Maritimes. Deux d'entre elles (les trois sont des femmes) me disent n'avoir rien à voir avec ce quartier de Nice, leurs familles respectives n'étant arrivées en France que dans les années 70 et il y a six ans. La troisième ne répond pas.

Quand j'arrive à la joindre enfin, elle me coupe très vite la parole : "C'est mon grand-père ! Vous remuez douloureusement mes souvenirs".

lundi 4 juin 2007

Je commence à consigner ce que je fais

Depuis la semaine dernière, j'ai déjà fait du chemin.


  • Lundi 28 mai, je suis allée aux Archives Départementales. Je me souvenais y avoir consulté, il y a de cela des années, de vieux plans du cadastre, je souhaitais les revoir. J'ai ainsi pu avoir accès au cadastre dit "napoléonien" de 1872, ainsi qu'à sa réactualisation de 1975. J'ai pu ramener des tirages et des photocopies.

  • Sur internet, j'ai eu accès à un cadastre plus ancien, de 1812, dont j'ai pu imprimer les sections qui m'intéressaient.






    (Cliquer sur les photos ci-dessus pour les agrandir et les déchiffrer aisément) On voit bien, même en petit, comment les deux sections se complètent comme les pièces d'un puzzle, la ligne presque horizontale de leur jonction correspondant très exactement au tracé du chemin de la Lanterne, pas encore "ancien")



  • Mercredi 30 mai, j'ai décidé de remonter à pied l'ancien chemin de la Lanterne et d'essayer d'aller au fond du parc des Belles Terres. Mission accomplie sans aucune difficulté, le parc de la résidence n'étant pas fermée (chose d'ailleurs fort étonnante).



    Au-delà de la piscine, une oliveraie accompagne l'arrondi de la butte et commence doucement à plonger vers le ravin.




    Et me voilà ainsi de l'autre côté du fameux portail métallique qui ferme le fond du crochet de l'ancien chemin de la Lanterne.





    Sur la photo ci-dessus, on voit très bien le sentier qui mène à ce portail (ou sur lequel il ouvre, selon le sens où lon se place). Ce sentier, actuellement privé (il appartient à la copropriété des Belles Terres), a, certainement pendant très longtemps, fait partie intégrante du chemin de la Lanterne. C'est ce que révèlent de façon très claire les plans du cadastre de 1812. Non seulement le chemin de la Lanterne n'avait alors aucun de ses deux virages à la hauteur de la villa Les Grillons, mais encore il ne dessinait pas un crochet et ne contournait pas le plateau sommital : il continuait tout droit sur sa lancée vers l'ouest (au-delà de l'emplacement du portail des photos ci-dessus), légèrement en contrebas du plateau qu'il longeait donc à l'ouest, et tout d'un coup obliquait vers le sud-ouest, vers le sommet du plateau de la Lanterne, là même où sont les Belles Terres. Il rejoignait en celà le Cal de spagnol de façon beaucoup plus directe qu'actuellement. Parce que évidemment l'avenue de la Lanterne n'existait pas; passait à son emplacement la continuité du chemin de la Lanterne qui avait traversé le plateau du même nom.

    Et ce que le cadastre dit napoléonien (1872) m'a appris, c'est tout d'un coup, soixante ans après les catres de 1812, notre chemin de la Lanterne a désormais son tracé actuel : avec ses virages (énigme restant à résoudre), avec son crochat et son contournement du plateau. l'explication apparaît très simplement : les parcelles du plateau ont dû être acquises par un seul signataire, une grande maison est bâtie au sommet. On peut penser que le propriétaire a usé de ses droits et / ou de son argent pour faire dévier le tracé du chemin de façon qu'il ne traverse plus ses terres. Il faudra essayer de vérifier cette hypothèse.




  • Enfin vendredi 1er juin je me suis rendue aux Archives Municipales.


  • Ah et puis hier dimanche 3 juin j'ai remonté le vallon de Gattamua à pied. J'ai fait des photos que je montrerai bientôt ici.